La société « L'ALERTE » de Chigny, de fondation récente, obtenait à Reims le 3 juillet dernier, au grand concours organisé par la société de tir du 46ème territorial, le premier prix de délégations, consistant en une couronne de vermeil.

Le dimanche suivant, le 10 courant, cette société effectuait sa rentrée officielle. Vers trois heures et demie, chars et voitures, ornés de verdure et de drapeaux se trouvaient en gare de Rilly pour prendre, à l'arrivée du train venant de Reims, quelques invités et tireurs.

On entre dans Chigny et après le tour du pays aux roulements des tambours et aux sonneries éclatantes des clairons, on s'arrête à la mairie où un vin d'honneur à été offert gracieusement aux tireurs de « l'alerte » et à leurs invités. Entouré de bon nombre de conseillers municipaux, le sympathique maire, Monsieur Roger Gougelet a dans une charmante improvisation, félicité la jeune société de ce premier et brillant résultat et a porté un chaleureux toast à ses succès futurs.

Ensuite, sous la conduite du dévoué président, Monsieur Venant, le cortège s'est rendu au champ de tir, où après quelques tirs de rappel et au milieu de la plus franche camaraderie, plusieurs flûtes ont été encore vidées à la prospérité de la société
Au départ, le stand de tir était une cabane en bois avec un toit de tôle. Celle-ci était située à la place de la récente extension du lotissement. Un côté de la cabane orienté vers la forêt était ouvert. Le tir s'effectuait depuis la cabane vers les bois sur 15 et 20 mètres à la carabine et sur 200 mètres au fusil et au-delà il y avait une tranchée.

Un wagon situé en bas du lotissement actuel servait de réserve de munitions, avec des fusils Lebel et des balles réelles. Quand les personnes ne marquaient pas de points, on faisait agiter un balai de boule. Monsieur Marceau Gougelet et son fils Maurice Gougelet faisaient partis de la société, ce dernier se déplaçait lors des concours de tir. Ce n'est pas étonnant que Benjamin Gougelet suive les traces de son arrière grand-père et de son arrière arrière grand-père. Un pistolet et des cartouches appartenaient à l'armée. La société de tir faisait des activités comme le bal, des kermesses pour récupérer de l'argent afin d'envoyer les meilleurs concourir; à droite et à gauche. Le Président était M. Testory, la société de tir a existé jusque vers les années 1940.

A Chigny, en 1937, une préparation militaire théorique sur l'année, sportive et tir était faite par un sergent de l'armée et Messieurs Paul Laplanche, Georges Boquaire et Léon Carbonneau en faisaient partie et ont été reçus avec mention au B.P.E.S.M.. Ils étaient d'office inscrits pour suivre le peloton de sous-officier dans le corps respectif du régiment.

La société avait des adhérents des villages alentours (Rilly la Montagne et Mailly Champagne).

CENTRE DE VACANCES

Après la Société de tir, un centre de vacances est né. Monsieur Marcel Meurisse directeur de l'école libre de Tourcoing est venu aux alentours de 1945 avec une dizaine de jeunes adolescents de 16-18 ans. Le but était de récompenser les meilleurs élèves. Leurs parents payaient des vacances de Pâques, de juillet et d'août.
Au départ, ils campaient sous les tentes américaines sur le site actuel du lotissement. Quand celles-ci ont été abîmées, ils ont demandé la permission de se servir de la cabane de tir pour y coucher.
L'eau du camp n'étant pas potable, ils avaient soudé des tuyaux pour alimenter les communs à partir d'un gros bidon de 60 litres posé sur un trépied avec un réchaud.
Pour l'eau potable, ils allaient à la fontaine la Pissotte ou à côté de chez Madame Hibon, en face de la mosaïque de Monsieur Fred Leroux. Ces jeunes étaient toujours très bien habillés et très polis.