clin d'oeil

Nous qui sommes nés avant 1930, nous devons être une race robuste. Quand on pense à tous les changements qui se sont produits dans le monde et à tous les ajustements auxquels nous avons dû nous adapter, pas étonnant que nous nous sentions sûrs de nous et prêts à tout affronter (y compris l'euro électronique).

Nés avant la télévision, la pénicilline, le vaccin antigrippe; les aliments surgelés, les photocopies, les lentilles de contact et la pilule, nous vivions avant le radar, les cartes de crédit, la fission de l'atome, le rayon laser et le stylo à bille, avant les lave-vaisselle électriques, les séchoirs rotatifs, les couvertures chauffantes, l'air conditionné, les vêtements sans repassage, les plastiques, avant que l'homme ne marche sur la lune.

Nous nous sommes d'abord mariés et ensuite nous avons vécu ensemble ; suranné, n'est ce pas. Il n'y avait pas de flirt par internet, ni de courrier électronique.

Nous datons de l'ère d'avant les crèches et d'avant les Pampers. Nous n'avons jamais entendu parler de modulation de fréquence, de traitement de texte, de four à micro-ondes, de platines laser, de magnétoscopes, de d.v.d. d'appareils photos ou caméras numériques, d'ordinateurs, ni d'électroniques, ni de jeunes gens portant une boucle d'oreille.

Pour nous, le partage du temps, c'était le plaisir d'être ensemble. Draguer signifiait nettoyer les rivières. On ne parlait pas de pizza. Une puce était un parasite, et une souris de la nourriture pour les chats.

Les paraboles se trouvaient dans l'Évangile. Un site était un point de vue panoramique. Fumer était à la mode et un joint empêchait un robinet de goutter.

On ne parlait pas de chauffage central.
L'herbe était pour les vaches et le coke était entreposé dans la cave. Une personne gaie (gay) était quelqu'un qui mettait de l'ambiance et avant 1948, made in jappant avait le sens de la pacotille.

Les enfants vont à l'école en voiture, ils n'ont plus de blouse obligatoire. Pour les filles et les garçons, l'école mixte n'existait pas. On écrivait à la plume et le maître n'aimait pas beaucoup que l'on fasse des pâtés.

Pour les bébés, la pesée en mairie était obligatoire tous les mois par un médecin ou une aide sociale pour voir l'évolution de la santé.
Les petits commerces étaient encore dans nos villages.

Dans les vignes, on ne parlait pas de tracteurs, d'hélicoptères, de sécateurs et de pinces à lier électriques. On entendait seulement le pas des chevaux et les cris des charretiers. On liait avec de la paille de seigle ou bien avec du jonc (les monettes). Le jonc s'appelait glu. On le faisait tremper la veille ou 2 heures avant dans l'eau chaude. La liasse de jonc faisait 30 à 35 cm de circonférence, on l'égalisait et on coupait des brins d'environ 40 cm de long. En cave, une chaîne était une chaîne à godets pour descendre et remonter les bouteilles de la cave.

Par la grâce de Dieu, ou tout autre mystère, nous avons survécu. Nous sommes après tout, un bon cru